SENSIBILISER LES ACTEURS DU LITTORAL MORBIHANNAIS AUX RISQUES DE POLLUTION MARITIME

Lancé par le syndicat mixte Vigipol, le projet « 20 ans après l’Erika : la pollution maritime, un risque toujours d’actualité » se concrétise sur le territoire morbihannais par de nombreuses actions programmées jusqu’en décembre 2022. Il s’agit d’analyser les risques d’accidents maritimes et de mettre en place des actions de sensibilisation qui permettent aux élus, agents territoriaux, pêcheurs, conchyliculteurs et tout acteur du littoral de mettre en place les bons réflexes en cas de crise. Vigipol est accompagné financièrement par le Pays d’Auray-Vannes et le Pays de Lorient à hauteur de 40 % d’un budget global de 170 000 euros. Interview de Sophie Bahé, directrice du syndicat mixte Vigipol.

 

Pourquoi le syndicat mixte Vigipol s’intéresse-t-il à la Ria d’Etel ?

A l’origine, Vigipol a été créé suite à la marée noire de l’Amoco Cadix en 1978. Regroupement de collectivités touchées par la catastrophe, sa mission était de porter le procès pendant 20 ans et d’assister les communes dans leurs demandes d’indemnités. Davantage tourné vers la côte Nord bretonne, Vigipol a élargi ses champs d’actions dès 2001 avec la marée noire de l’Erika, qui a touché les côtes Sud. Sa mission principale est de défendre les intérêts des collectivités face aux risques des transports maritimes et de les anticiper afin d’en éviter les conséquences désastreuses pour l’environnement. Les communes de la Ria d’Étel, Erdeven, Etel et Belz notamment, ont rejoint le syndicat mixte en 2011 quand le TK Bremen s’est échoué sur une plage d’Erdeven. Depuis lors, nous œuvrons à préparer les collectivités de l’ensemble du littoral morbihannais en cas de crise et à éveiller leur vigilance sur la mise en place d’actions. Belle-Île en Mer nous a rejoint, ainsi que Saint-Philibert et Locmariaquer. Mais pour être vraiment efficaces, il nous faut accueillir le maximum de collectivités du Morbihan. 

Quelles sont vos missions dans le Morbihan ?

Notre mission est de défendre les intérêts des collectivités littorales face aux risques issus du transport maritime en les accompagnant avant, pendant et après la pollution. Dans ce projet DLAL-FEAMP, notre première mission est d’analyser le risque à l’échelle du littoral du Morbihan, de montrer les enjeux. Il y a une vraie richesse écologique à préserver sur l’ensemble du territoire. Ensuite, il nous faut sensibiliser les publics aux risques et mettre en place des plans spécifiques d’actions à l’échelle des EPCI. La pollution de l’Erika a marqué le Morbihan, pour autant, c’était il y a plus de 20 ans. Ceux qui ont géré la crise à l’époque partent en retraite, l’expérience de cette catastrophe est en train de se perdre. Or, il nous faut veiller à la conserver. Justement, nous réalisons un bilan de l’Erika. Ainsi, au cœur du projet « 20 ans après l’Erika : la pollution maritime, un risque toujours d’actualité », nous menons trois actions. Nous avons d’abord travaillé à la connaissance des risques, par des retours d’expériences notamment des acteurs qui ont vécu la catastrophe à Belle-Île. Qu’est-ce qui avait fonctionné à l’époque, quelles erreurs sont à éviter… Nous préparons une analyse objective des risques de pollution aujourd’hui ainsi qu’un diagnostic de la préparation aux risques et des besoins. Par ailleurs, il nous faut sensibiliser les publics par des réunions notamment et enfin contribuer à généraliser notre dispositif sur l’ensemble du littoral morbihannais, en mettant en place des consignes de prudence par exemple.

 

Comment s’est déroulé l’accompagnement avec le Pays d’Auray pour porter l’ensemble de ces missions ? 

Pour développer ce projet, nous avons essentiellement besoin de mobiliser du temps. Ainsi, nous avons renforcé l’équipe avec un chargé de mission dont le poste est basé dans notre nouvelle antenne d’Étel, pour être au plus près du territoire. Nous avons fait une demande de financement FEAMP auprès des Pays d’Auray-Vannes et du Pays de Lorient. Le montant global du projet, 170 000 euros, est ainsi porté à 57 % par les Pays de Vannes-Auray et 43 % par le Pays de Lorient. Le financement européen et le financement régional s’élèvent chacun à 68 000 €. Restent 20 % (34 000 €) d’autofinancement. Ce financement nous permet d’avancer plus vite et d’agir à l’échelle du département. 

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